Lise s’escrime à ravauder l’œuvre des Parques… et assemble les derniers maillons de la chaîne.
Elle ne travaille pas sur le passé mais sur la permanence. D’un point de vue pictural, ses œuvres n’ont rien de « rétro ». Elles ne trompent pas l’œil, ni n’accusent un manque qui serait ici comblé. Considérer que Lise se livre avec indifférence à ce qui ne saurait ressembler qu’à un inventaire, la fait appartenir à une modernité sans faille. Le processus même de ses accumulations de documents qui débordent du format, leur superposition qui en cache la plus grande partie, démultiplient son champ plastique. C’est une sorte d’inexprimable pittoresque qui est le propos de son geste, halluciné, précis et volontaire. Il instaure la logique d’une restitution qui, tout autant que formelle, tient du concept.
On peut dire que, comme dans sa vie, Lise n’imagine l' »être » que dans l’accumulation de ses facettes. Nous ne sommes pas dans l’illusion mais dans les « Ris et Jeux du kaléidoscope », dont la réalité se trouve toujours ailleurs…
Alin Avila